Parfois on entre dans une salle de théâtre, comme ça, par habitude, parce que c'était inscrit dans notre agenda, par obligation, parce qu'un prof nous y a obligé, parce que notre femme nous y a invité, par hasard, par curiosité, avec méfiance, à la dernière minute, parce qu'on espère y croiser quelqu'un-e, sans préparation, sans grande conviction, ou très excité-es.

Souvent on entre dans une salle de théâtre et on a oublié. On a oublié combien notre rôle à nous les spectateurices est important, essentiel. Bien sûr il y a les acteurices, le/la metteureuse en scène, l'auteurice, la lumière, le son, la musique le décor, les costumes. Mais sans nous il n'y a rien.

La dernière représentation théâtrale est pensée comme une ode au/à la spectateurice. À sa part de création. À sa nécessité. À la singularité de ce lien, ce lien précieux et fragile qu'il faut entretenir et soigner : celui entre la scène et la salle. À sa fragilité aussi. Parce qu'on ne sait pas bien combien de temps ça va durer.